martes, mayo 19, 2009

"Mucho más Grave y Viceversa". Voz: M. Benedetti (Audiolibro)

Animación: lepetitfilm.com

Música: "La valse des Monstres" de Yann Teirsen.

Rendez-vous

Il est parti ce dimanche. On craignait son départ depuis quelques semaines. Et finalement, doucement, comme ça… comme à son habitude... sans empressement il est parti. Nous, les latino-américains, les hispanophones, nous qui aimons les lettres et la littérature… nous ne pouvons pas parler de nos vies sans croiser nos souvenirs avec les mots de Mario Benedetti (uruguayen). Son ouvrage est au-delà des frontières et des idiomes, son ouvrage est transcendant. Et c’est inévitable… nos yeux et nos âmes pleurent profondément comme les cieux de tous nos pays depuis quelques jours…

Pour ceux qui ne lui connaissent pas (encore), il est traduit dans toutes les langues il faut juste repérer son ouvrage (vaste). Benedetti m’a toujours parlé très franchement, sans ornements, droit au cœur. Benedetti m’a parlé d’amour mais aussi d’indifférence, il m’a parlé d’absences mais aussi d’une vie remplie, il m’a fait plusieurs fois regarder le destin malin droit aux yeux… il m’a parlé de l’exil et de la mélancolie.

Il nous a parlé d’une vie engagée. Il a parlé du Sud comme un univers d’émotions et des conciliations souvent pas très conciliées…

Il a dit un jour que la mort est seulement un symptôme de la vie elle-même. Pour moi la vie comme toute l’existence est remplie des souvenirs...

La mort d'un poète renvoie toujours l'attention aux choses essentielles... à sa poésie et ses messages. Il faut partager d’une certaine façon des moments comme celui-ci avec les gens avec lesquels on partage des souvenirs… peu importe la latitude, les distances et la mer qui caresse nos frontières.

Un autre grand poète latino-américain, Andrés Eloy Blanco (vénézuélien), a écrit dans un poème : « Il ne faut pas pleurer pour la mort d’un voyageur… il faut plutôt pleurer pour la mort d’un chemin (…) ».

On pleure peut-être pour l’achèvement d’un chemin…

Quant à Benedetti… il ne partira pas définitivement alors. Après tout, il a seulement rendez-vous avec l’immortalité.

Yellice Virgüez Márquez